Le commerce équitable


Communément appelé “Fair Trade”, le commerce équitable désigne une façon d’établir une relation commerciale qui s’oppose au capitalisme pur et dur : la loi du marché (donc du plus fort !). Les producteurs devraient pouvoir vivre décemment de leur travail mais on sait que ce n’est pas le cas. Tu veux participer à un système plus juste, transparent, loyal ? Le commerce équitable est alors une solution.

“Qu’appelle-t’on “commerce équitable” ?”

Il s’agit de pratiques commerciales qui s’appuient sur une certaine éthique sociale, où la chaîne commerciale est plus courte et plus transparente. Ce système permet aux producteurs de vivre décemment de leur travail. En effet, l’acheteur propose au producteur un prix qui lui permet non seulement de couvrir ses frais mais aussi d’assurer un cadre de travail respectueux des travailleurs ainsi que des investissements dans la formation et l’éducation collective. Ce montant est supérieur à celui du marché habituel, puisqu’il n’est pas le résultat d’une logique exclusivement marchande.
Au besoin, le producteur reçoit l’argent nécessaire à l’investissement initial (graines, matériel, matières premières…) sous forme d’avance sur sa production.
L’acheteur s’engage de manière durable avec le producteur, ce qui permet au producteur d’avoir des garanties sur l’avenir et de penser au développement de son activité.
En échange, le producteur s’engage à respecter des règles strictes à la fois sur la qualité des produits fournis mais aussi sur la manière dont ils vont être produits (conditions de travail et de salaire, pratiques respectueuses de l’environnement…).

“D’où vient cette idée ?”

Le principe est né de mouvements citoyens aux Etats-Unis dans les années 40, l’idée a fait son chemin et en 1964, lors de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le développement, les pays du Sud ont eux-même été demandeurs d’une autre approche de l’aide au développement : adopter des pratiques commerciales plus éthiques et respectueuses des besoins des producteurs plutôt que de leur faire l’aumône… En effet, c’est à cette époque que le cours du café s’était effondré et le prix de vente de leurs productions ne parvenait plus à couvrir leurs frais, d’où le premier produit ‘équitable’ commercialisé fut… le café. C’est le concept de ‘Trade, not aid‘ (du commerce, pas une aide).


Le contexte est bien sûr différent mais avec la “crise du lait” que nous avons vécu il y a quelques années en Europe, ce sont à peu près les mêmes mécanismes qui sont à l’œuvre : des gens travaillent et produisent une marchandise qu’ils ne peuvent vendre qu’en-dessous du prix coûtant.

Depuis 1990, le label “Max Havelaar” (“Fairtrade Belgium” depuis 2014) est garant du respect des trois dimensions liées au commerce équitable : socio-économique, éducative et politique. Sous ce label, tu trouveras des produits comme du miel, du thé, du chocolat, etc.


Peut-être connais-tu aussi “Oxfam-Magasins du monde” ? Cette organisation de commerce équitable belge francophone propose également de nombreux produits issus du commerce équitable à travers ses magasins et dans certains commerces.

“C’est qui ce Max Havelaar ?”

Le premier producteur de café équitable ? Celui qui a ouvert le premier magasin du monde ? Pas du tout, c’est en fait le héros d’un roman du 19ème siècle qui porte son nom, où il est question d’une révolte contre le système colonial et l’injustice de son pays, l’Indonésie de l’époque… Le roman n’est pas resté dans les mémoires mais son nom est passé à la postérité ! On remercie donc Eduard Douwes Dekker, dit Multatuli, pour son oeuvre.

“Equitable et bio, c’est pareil ?”

Pas vraiment, le “bio” désigne un mode de production qui respecte avant tout l’environnement avec des règles très strictes sur l’interdiction d’utiliser certains produits comme les engrais ou les pesticides… mais il n’y a aucune exigence sur les conditions de travail des gens qui produisent, ni leur rémunération. D’un autre côté, les produits équitables sont censés être plus respectueux de l’environnement et de pratiques de développement durable (ne pas déboiser massivement une forêt primaire pour y cultiver de façon intensive par exemple) mais ne sont pas forcément “bio”.

“Je trouve l’idée intéressante ! Comment je fais pour m’impliquer ?

Tu peux trouver un tas de produits issus de ce type d’échanges soit dans les magasins OXFAM qui ne commercialisent que ces produits mais tu peux aujourd’hui en trouver également dans les grandes surfaces… et même dans ton école ! Si tu fréquentes un établissement secondaire, tu peux t’impliquer activement dans la diffusion non seulement des idées mais aussi des produits en gérant une ‘cantine’ équitable. Tu peux les rejoindre ou t’informer sur AGIR – Oxfam.

“Alors, le commerce équitable c’est la panacée (remède universel contre tous les maux) pour le Sud ?”

Cela fait débat : certains estiment que c’est toujours une forme d’exploitation des pays du Sud par le Nord. Il est vrai que c’est l’acheteur qui fixe le prix, ça reste du commerce… mais normalement tout ça se fait dans la transparence et le respect, la participation de tous les acteurs impliqués (pour que le processus soit efficace, il faut qu’il y en ait un minimum !). Ton tee-shirt, ta banane et ton chocolat peuvent être tes armes pour un monde plus juste, penses-y !

En savoir plus
Commerceequitable.org : Propose un historique détaillé et une biographie de base (fr).
Fairtrade : Infos sur le commerce équitable.
Oxfam magasins du monde : Informations sur Oxfam et le commerce équitable (dépliants, vidéos, analyses,…)
Befair :  Site de coopération technique belge (coopération au développement).
Cdtm75 : Centre de ressources spécialisé dans le commerce équitable (fr).
Semaine du commerce équitable :  Regroupe l’ensemble des activités proposées durant cette semaine.
Cdce.be : Les communes qui s’engagent pour un monde plus juste et plus durable.