Mon corps n’est pas un objet


Sais-tu que si Barbie était une vraie femme, elle devrait être allongée en permanence car ses jambes sont trop longues, sa taille trop fine et ses chevilles trop fragiles ? Aujourd’hui avec les nouvelles technologies et les applications, on peut manipuler les images et paraître toujours plus “parfait(e)”.

“Mon image et les pubs, quel(s) rapport(s) ?”

L’image du corps et la sexualité sont exploitées habilement par bon nombre de publicités qui présentent des jeunes exceptionnellement minces, beaux et très attirants sexuellement. Le message sous-jacent est qu’il existe un lien entre la beauté physique, le sex-appeal, la popularité et le succès. Les résultats sont souvent néfastes et peuvent amener les jeunes à entretenir de la haine, de la répugnance à l’égard de leur propre corps, ce qui peut conduire à des troubles alimentaires, à des perturbations dans les relations amoureuses. Avoir un corps parfait peut devenir une préoccupation qui tourne parfois à l’obsession.

Cette fragilité est une aubaine pour les entreprises qui ont recourt à des techniques de marketing pour imposer les produits que les jeunes doivent posséder sous peine d’être exclus du groupe. La consommation constitue un véritable rite d’insertion sociale. Les rites traditionnels de passage entre l’enfance et l’âge adulte se sont transformés. Aujourd’hui, c’est la consommation de l’un ou l’autre produit qui permet au jeune de s’inscrire dans ces rites de passage. Les marques utilisent les doutes et les insécurités dans lesquels se trouvent les ados par rapport à leur corps, leur look en leur faisant croire que pour être vraiment “cool”, ils doivent utiliser leurs produits.

La publicité, présente partout dans notre quotidien, véhicule des stéréotypes sexuels et “chosifie” surtout le corps féminin. Des lunettes aux voitures en passant par les chocolats, les glaces et les voyages lointains, il n’est rien ou presque qui ne puisse être vendu par la commercialisation judicieuse d’un corps de femme, à travers une mise en scène bien souvent relevée d’un zeste de violence. La tranche d’âge des ados et pré-ados, formidable marché potentiel, est devenue la cible privilégiée des spécialistes du marketing.

“Ça concerne aussi le look ?”

L’adolescence est marquée par la métamorphose car tout bouge, tout change à une vitesse incroyable. Ce n’est pas seulement le corps qui s’agite mais aussi les hormones, les pensées et la relation avec les autres. Comme dans toute période de grand changement, cette évolution naturelle est aussi une période critique où l’on se sent fragile car en construction de soi, en recherche d’identité. On a alors besoin de se fabriquer de nouvelles protections, d’endosser d’autres peaux pour affronter l’extérieur, le regard de l’autre. Comment ? En changeant de look notamment, en « travaillant » son image, en sculptant son corps. Chez les ados, un seul coup d’œil suffit parfois sur la tenue générale pour obtenir un maximum d’infos. Plus que le milieu social, transparaissent les goûts musicaux, les pratiques (réelles ou supposées) de consommation, les signes d’appartenance à un groupe ou les centres d’intérêt. Le look n’a jamais été aussi présent et impose une forme de dictature. Ainsi les marques vestimentaires et corporelles sont choisies en fonction de leaders présents à l’écran ou dans l’entourage. Tout l’enjeu consiste à faire partie d’un groupe…

“Sexualisation du corps… Comment ?”

Depuis la fin des années 90, la pornographie est sortie de son ghetto. Tout le monde aujourd’hui peut y avoir accès grâce à internet. On assiste ainsi à une banalisation de la pornographie. Recyclée par la publicité, la mode, le show-bizz, la pornographie propose, voire impose, désormais ses normes à l’ensemble de la société, et en particulier aux jeunes. Cela devient de plus en plus préoccupant car les messages véhiculés glorifient la domination des hommes et la femme en tant qu’objet sexuel plutôt que sujet de sa sexualité. Les filles de 8 à 13 ans sont particulièrement sensibles à la pression des copines et aux modèles médiatiques et certaines se sentent parfois poussées et obligées d’entreprendre des activités sexuelles précoces…

“Je veux en savoir plus, où me renseigner ?”

Il est vraiment nécessaire de faire de la résistance par rapport à ces diktats (choses imposées). Sur le Net, tu trouveras des sites qui proposent des informations critiques sur l’univers des médias. Tu peux poser des questions à des professionnels, des adultes qui te guideront si tu as des doutes sur toi-même ou si tu es confronté à des pratiques qui ne te conviennent pas. Et puis la chose la plus importante à faire pour soi-même est de pouvoir dire non, au risque de perdre des copains… Le monde est grand, tu pourras en rencontrer d’autres qui seront certainement plus sur la même longueur d’onde que toi.

En savoir plus
 Loveattitude.be – Liste des plannings familiaux
Réseau canadien pour la santé des femmes – Nos corps dans les médias
Abilomedias – Médias et image corporelle
Popmodeles – La stigmatisation des femmes dans la culture médiatique populaire